“Devenir Champion dès ma deuxième saison… c’est fou!”

Plus d’une semaine après le dernier round de la saison qui s’est déroulé dans la Sparbanken Arena de Lidköping en Suède, nous nous sommes entretenus avec le Champion du Monde Junior 2018, Kevin GALLAS (D – Husqvarna). Le pilote de 21 ans nous raconte sa saison et se confesse sur son futur dans la discipline…

Burn

Plus d’une semaine après le GP de Suède, qu’est ce que ça fait d’être Champion du Monde Junior ?
Kevin GALLAS
: « C’est encore un peu surréaliste pour moi mais avec tous les médias et journalistes qui m’appellent chaque jour à ce propos, je commence à me dire que ça c’est vraiment passé ! C’est quand même l’une des meilleures sensations possibles ! »

Parlons de votre saison, vous avez connu un début de saison mitigé en Pologne puis tout à changé et vous avez dominé la catégorie dès l’Allemagne… Que s’est il passé entre ces deux rounds?
K.G
: « Je me sentais déjà en forme en Pologne, mais j’ai eu du mal à trouver le feeling avec ma moto durant toute la soirée. Donc dès le lendemain, je n’ai pas compté mes heures à l’entrainement malgré des conditions hivernales difficiles en Allemagne et cela a porté ses fruits. A Riesa, je n’étais pas forcément plus rapide qu’à Cracovie mais je me sentais bien plus en confiance avec ma moto. Et puis, rouler devant sa famille, ses amis, sans oublier la ferveur des spectateurs allemands, tout cela m’a beaucoup aidé à réaliser une soirée parfaite. La plus grosse différence dans mon pilotage s’est fait après l’Allemagne, lorsque je suis parti m’entrainer encore plus dur en Espagne. Je pense qu’à Malaga, cela s’est vu que j’étais un cran au dessus des autres. »

D’un point de vue extérieur, effectivement vous étiez au-dessus mais vous êtes vous sentis en danger à un moment donné dans la saison ?
K.G
: « Honnêtement, je me sentais au même niveau que les autres en Pologne et en Allemagne. J’avais eu beaucoup de malchance et des mauvais départs à Cracovie et ensuite le genre de soirée où tout vous réussis à Riesa. Comme je vous ai dit, dès Malaga j’ai senti que j’étais un ton au-dessus des autres, je me rapprochais des temps d’Alfredo (GOMEZ) et Blake (GUTZEIT) à l’entrainement. Lorsque vous regardez des vidéos d’entrainement de vos rivaux, cela vous fait réfléchir quelques instants mais j’ai tout fait en dehors des courses pour ne pas me faire voler ce titre mondial. »

Le Grand Prix d’Allemagne avait en plus de ça une saveur particulière pour vous… Quel a été votre sentiment lorsque vous avez passé la ligne d’arrivée ?
K.G
: « C’était incroyable. C’était une course très spéciale… J’ai pu remporter mon tout premier GP en carrière devant mes fans avec tout le stress que peut apporter autant d’attente autour de vous. J’ai versé quelques larmes mais au final c’est l’un des plus beaux moments de ma vie. Rajoutez à cela le titre de Champion du Monde et c’est une histoire que je raconterai certainement à mes enfants dans le futur. »

Action

« Même si ce n’est pas en 2019, je suis sûr que je peux gagner en Prestige ! »

Parlons un peu de cette promesse spéciale que vous aviez fait à votre père avant la saison…
K.G
: « On a diagnostiqué un cancer à mon père l’été dernier. Il s’est battu mais la maladie ne faisait qu’empirer. Lorsque nous avons compris qu’il n’y avait aucune chance de le sauver, je lui ai rendu visite à l’hôpital afin de le remercier pour tout ce qu’il avait fait pour moi. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Je lui ai aussi promis qu’un jour je deviendrais Champion du Monde. Il m’a juste souri et m’a simplement répondu qu’il en était persuadé depuis longtemps. Lorsqu’il est décédé quelques semaines après, je me suis mis en quête et j’ai tout fait pour que cette promesse arrive le plus vite possible. »

Cela fait deux saisons que vous roulez en SuperEnduro mais le grand public et les fans de la discipline ne vous connaissent pas très bien. Dites-nous en plus sur vous ?
K.G
: « J’ai 21 ans et je vis à Karlsruhe en Allemagne. J’ai commencé le trial à 4 ans. Durant de nombreuses années, j’ai écumé les Championnats d’Allemagne et d’Europe et j’ai remporté plus fois le titre régional. J’ai aussi été Champion d’Allemagne de Trial Junior en 2007 et aussi Vice-Champion d’Allemagne Senior. J’ai arrêté le trial à 16 ans et je me suis éloigné du monde de la moto pendant quelques années. Puis j’ai acheté une moto d’enduro pour me faire plaisir à 18 ans. Après quelques courses régionales, je suis rentré en contact avec mon principal sponsor Grenzgaenger et nous avons crée un team ensemble en 2016. Nous n’avions aucune expérience en Enduro mais nous avions confiance en nos capacités et l’an dernier, j’ai terminé tous les principaux Hard Enduro auxquels j’ai participé, même des courses comme l’Erzbergrodeo, la Romaniacs et la Megawatt. J’ai terminé 6ème en 2017 pour ma première saison sur le Championnat du Monde de SuperEnduro, sans entrainements ni préparations. Désormais, deux ans seulement avoir commencé l’aventure avec ce team, nous sommes allés chercher un titre de Champion du Monde Junior. Faire de sa passion mon travail, c’est un rêve devenu réalité… »

Et maintenant, quels sont vos plans pour 2019 en Prestige?
K.G
: « Il me tarde vraiment la saison prochaine. Tous les pilotes de cette catégorie sont mes idoles et de véritables modèles pour ce sport. D’être là et se battre avec eux dans un sport aussi fou que le SuperEnduro, c’était un rêve depuis que je me suis mis à l’Enduro. Je vais travailler dur toute l’intersaison car mon objectif n’est pas seulement de me battre pour des Top 10 ! Mon objectif, c’est de progresser course après course et de me tracer un chemin vers le podium. Peut-être que j’y arriverai l’année prochaine, ou pas, mais je suis persuadé que je peux gagner en SuperEnduro ! »
 

Champ